RECHERCHE DES GENES IMPLIQUES DANS LES SPONDYLARTHROPATHIES

     Le fait qu'une composante héréditaire soit impliquée dans la spondylarthrite ankylosante est connu depuis
     longtemps. Ceci a été démontré par l'augmentation du risque d'avoir cette maladie lorsque l'on a un membre de la
     famille atteint. Le premier facteur génétique qui a été caractérisé est le HLA B27, mais il n'est pas le seul. D'autres
     gènes codant d'autres protéines que le B27 interviennent, mais ile sont pas encore connus. Leur recherche est
     l'objet du projet européen EUROAS, auquel huit pays participent. En effet, la découverte de ces facteurs
     génétiques permettrait de mieux comprendre comment la maladie se développe. L'espoir étant bien sûr que cette
     connaissance permette de proposer de nouvelles approches thérapeutiques. La première étape incontournable est
     donc la découverte de ces gènes.

     Habituellement, une maladie héréditaire résulte du fait qu'un gène est altéré. La conséquence de ce défaut est que
     la protéine pour laquelle il code ne fonctionne plus. Par exemple, l'hémophilie A est due à une altération du gène
     qui code la facteur VIII. Cette protéine est indispensable pour que le sang coagule. Lorsqu'elle ne fonctionne pas,
     le sang ne coagule plus et le moindre traumatisme se traduit par une hémorragie aux conséquenses
     catastrophiques. Le principe est le même pour toutes les maladies héréditaires classiques comme les myopathies
     ou la mucoviscidose... Ces maladies sont dites monogéniques parce qu'un seul gène est en cause.

     La spondylarthite ankylosante appartient à la famille des maladies dites polygéniques, comme le diabète, certaines
     maladies cardio-vasculaires, l'asthme... Le mécanisme moléculaire de ces maladies est très différent : il n'est pas
     en tout ou rien comme dans les maladies monogéniques. Le développement de ces maladies implique à la fois des
     facteurs génétiques et des facteurs environnementaux. Dans la spondylarthrite les infections par certains microbes,
     par exemple jouent un rôle important. Mais même pour ce qui concerne la composante génétique, le principe mis
     en jeu est différent de celui des maladies monogéniques. Il en s'agit plus d'altérations de gène conduisant à des
     proétines qui ne fonctionnent plus, mais de variantes de gènes conduisant à des protéines qui fonctionnent moins
     bien. L'association d'une série de telles variantes de gènes conduit à une accumulation de petits déficits chez une
     même personne qui se traduit par l'apparition d'une maladie.

     Depuis quelques années, des méthodes ont été mises au point pour rechercher ces gènes. Elles sont complexes et
     coûteuses. Un point important est que ces gènes ne peuvent être recherchés sans la participation des membres de
     très nombreuses familles (des centaines) où sévit la maladie. C'est la raison pour laquelle le projet est européen et
     implique de nombreux pays. Sans une telle échelle, les chances de succès sont faibles.

     Pour rechercher les gènes impliqués dans la spondylarthrite ankylosante, il faut d'abord effectuer chez chacun des
     membres des familles touchées par la spondylarthrite un examen médical, une radiographie et quelques analyses
     biologiques. Le but est de savoir avec la plus grande précision possible, quelles personnes présentent les signes de
     la maladie et celles qui ne les présentent pas. Il faut aussi réaliser une prise de sang, d'environ 30 ml, d'où l'ADN
     (qui contient les gènes) sera extrait. Les généticiens moléculaires analysent ensuite un très grand nombre de
     marqueurs sur cet ADN (250 à 500 marqueurs sont analysés chez chaque personne). Des analyses statistiques
     complexes permettent de repérer sur les chromosomes où sont situés les gènes responsables.

     Une fois les gènes localisés la seconde étape consiste à les isoler. Autant de renseignements qui à terme
     permettront de comprendre comment la maladie se développe, ce qui est le préalable indispensable à la mise au
     point de nouveaux traitements qui cette fois s'attaqueront à la cause et non aux symptômes de la maladie. Pour y
     parvenir le chemin est long et difficile. Encore une fois, le point fondamental sans lequel rien ne peut être fait, est la
     participation active du plus grand nombre de familles où la maladie sévit.

     Aussi, nous mettons à la disposition des patients, de leur famille et des médecins, qui voudront bien participer à
     cette recherche européenne le numéro vert gratuit :

                                         0 800 04 23 23

      et nous les remercions par avance pour leur volonté de combattre la maladie et pour leur généreuse participation.

       Consortium EUROpéen pour les études génétiques et immunogénétiques de la Spondylarthrite Ankylosante et
                              des autres Spondylarthropathies : EUROAS.