LA MALADIE, SES CONSEQUENCES SUR LA VIE DU PATIENT ET SON IMPACT SOCIO-ECONOMIQUE.

     La spondylarthrite ankylosante (SA) est le deuxième rhumatisme inflammatoire chronique, après la polyarthrite rhumatoïde (PR). Cette maladie atteint une population jeune (entre 15 et 50 ans) et n'épargne pas l'enfant. Les facteurs génétiques sont au premier plan et les formes familiales fréquentes.

     Elle touche les articulations de la colonne vertébrale dans tous ses segments (dorsal, lombaire et cervical), les "soude" et par conséquent enraidit la colonne vertébrale, compromettant d'une part la souplesse et d'autre part les mouvements respiratoires. En outre, elle atteint les articulations du bassin (articulations sacro-iliaques), donnant des douleurs dans les fesses et des pseudo sciatiques surtout la nuit.

     La souffance du patient est importante dans la journée comme dans la nuit. Elle perturbe le sommeil et détériore la qualité de vie. A la longue, elle peut même provoquer une véritable dépression réactionnelle.

     En quelques années, la maladie peut déformer la colonne vertébrale, le plus souvent par accentuation de la courbure du dos (cyphose) qui se voûte de plus en plus, et par la projection de la tête en avant, attitude compensatrice. Dans les cas graves, le patient ne peut pl:us regarder le ciel.

     Les articulations des membres ne sont pas épargnées, notamment les hanches, qui peuvent être détruites nécessitant la mise en place de prothèse totale. Les autres articulations, mains, épaules, genoux, chevilles et pieds, peuvent également être touchées.

     Le pied est fréquemment atteint, en particulier le talon, ce qui rend la marche pénible, difficile, voire impossible sans l'aide de béquilles dans des cas rares. Cette atteinte est dûe à l'inflammation des attaches des tendons à l'os ou enthésiopathies (mot dérivé du terme médical qui désigne l'attache tendineuse ou enthesis). Ces denières peuvent être diffuses aux pieds, aux genoux, aux hanches et/ou aux épaules, réalisant une forme très douloureuse et handicapante de la maladie.

     Les formes invalidantes et graves concernent 25 à 30 % des patients qui en sont atteints. Elles peuvent aussi affecter différents organes en dehors du squelette ! l'oeil, l'intestin, la peau avec le cuir chevelu (psoriasis) et le coeur qui peuvent être ainsi atteints. Dans ces formes sévères, le handicap et l'invalidité qui peuvent en résulter, sont responsables d'une grande partie du fardeau socio-économique consituté par ce groupe de maladies qu'on appelle aussi les spondylarthropathies (SPA). Ces dernières comprennent, en dehors de la SA des maladies comme le rhumatisme du psoriasis (peau) et les maladies inflammatoires de l'intestin (entéropathies inflammatoires) telles la maladie de Crohn et la rectocolite ulcéro-hémorragique, qui peuvent donner des manifestations axiales et/ou périphériques. Ainsi le nombre total des patients atteints de SPA se trouve augmenté et par voie de conséquence, le fardeau économique est encore plus important.